dimanche 20 mai 2012

Araneus rota

Araneus rota ©Technischen Universität Berlin

L'Araneus rota est peut-être une nouvelle espèce d'araignée découverte il y a quelques années par un professeur de bionique, Ingo Rechenberg, pendant ses vacances au Maroc dans le désert du Sahara.
Araneus rota ©Technischen Universität Berlin
Cette araignée mesure une dizaine de centimètres de large avec ses pattes. Son nom latin, Araneus rota, lui vient de la façon originale qu'elle a de se déplacer : elle avance en roulant sur elle-même ! C'est pour aller plus vite qu'en marchant qu'elle se déplace ainsi et c'est efficace : elle est capable d'aller à une vitesse de deux mètres par seconde ! Ingo Rechenberg pense aussi que c'est pour économiser de l'énergie qu'elle roule sur elle-même.

Elle vit dans le sable du désert dans une poche de 20 centimètres qu'elle se confectionne, poche recouverte entièrement de soie par les soins de l'araignée.

En effet, toutes les araignées peuvent produire des fils de soie, de différentes consistances selon l'utilisation qu'elles en font. Les toiles d'araignée sont en fait de la soie collante, pour retenir des insectes, mais elles peuvent aussi faire de la soie non collante selon les besoins. Les araignées ont des sortes de "poches" de soie liquide, des glandes. Cette soie liquide se durcit au contact de l'air lorsque les araignées
l'utilisent. Si on comparait un fil de soie d'araignée à de l'acier de taille équivalente, alors le fil d'araignée serait bien plus solide !

Sur l'extrait vidéo suivant, vous pouvez voir comment l'araignée se déplace en roulant sur elle-même :
Bizarrement, elle monte sur la main du chercheur dans cette vidéo, comme si elle était un peu sociable... Il se peut que ce soit le sel de la transpiration de l'homme qui l'attire. En effet, le sel est indispensable pour fixer l'eau dans le corps, d'autant plus en climat désertique.

Sources
Photos : http://www.spiegel.de/fotostrecke/fotostrecke-39019.html
Vidéo complète : http://www.spiegel.de/video/video-47817.html
http://kaelus.blogspace.fr/1622117/L-araignee-qui-roule-dans-le-desert/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Araneae#La_soie
découverte grâce à :

http://www.bionik.tu-berlin.de/
http://www.bionik.tu-berlin.de/institut/n2rechenb.html
http://www.bionik.tu-berlin.de/institut/xstart.htm

mercredi 9 mai 2012

Le muguet

Muguet dans le jardin de Selvi ©Galaiselvi R.
   Le nom latin du muguet est Convallaria majalis, mais on peut aussi l'appeler Lilium convallium, "Lis des vallées" (ou "lily of the valley" en anglais). En effet, le muguet appartient à la famille des Liliaceae qui regroupent aussi les lys, le narcisse, la jacinthe véritable ainsi que d'autres plantes : ce sont généralement des plantes à bulbes. 
   Le mot Convallaria, "des vallées", est utilisé car le muguet était situé dans des vallées. Mais il est surtout situé en sol calcaire dans des bois, des haies, en montagnes et il peut aussi se reproduire dans des jardins humides et/ou ombragés, comme on peut le voir dans l'image ci-contre. Cette plante a néanmoins besoin de soleil pour fleurir. Elle est répandue dans l'hémisphère Nord dans les régions tempérées (Asie, Europe, Amérique du Nord...).
   Le mot majalis (ou maialis) vient en fait du latin déformé maius, le moi de mai, car c'est en mai qu'est censé fleurir le muguet, même si sa floraison peut se produire entre avril et juillet dans l'hémisphère Nord.

Convallaria majalis ©Franz Eugen Köhler (1897)




Sur le dessin ci-contre, on a  en numéro :
  1. Une fleur isolée
  2. La coupe de cette fleur
  3. Des étamines de la fleur
  4. Le pistil avec un stigmate à son extrémité
  5. Coupe du pistil
  6. Branche de fruits
  7. Coupe d'un fruit
  8. Graines
  9. Coupe d'une de ces graines
Les numéros 6 et 7 sont de tailles naturelles, tandis que les numéros de 1 à 5 ainsi que les numéro 8 et 9 sont des dessins de taille amplifiée.




   Les étamines d'une fleur sont les organes mâles de la reproduction chez les végétaux, tandis que le pistil est l'organe femelle des plantes à fleurs.
Le muguet comporte 6 étamines et un pistil, comme vous pouvez l'observer ici où les pétales ont été écartés pour mieux observer ses organes de reproduction.
   Il faut faire attention car toutes les parties du muguet sont très toxiques : le muguet fait partie des plantes à haute toxicité.

   Mais d'où vient la tradition d'offrir du muguet le premier mai ?
C'est pendant la Renaissance, en 1561, lorsque Charles IX (France) a offert à tous ceux de son entourage du muguet en tant que porte-bonheur, qu'a démarré cette tradition. De plus, le muguet fleurit au printemps, donc c'était une bonne manière de fêter le printemps et les futures récoltes. Mais ce n'est qu'à partir du XXe siècle que le muguet fut associé au jour du travail.

Sources :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Muguet_de_mai
http://fr.wiktionary.org/wiki/convallaire
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Convallaria_majalis_-_K%C3%B6hler%E2%80%93s_Medizinal-Pflanzen-045.jpg

lundi 23 avril 2012

Spécial Monstre Vert : l'Akébie à cinq feuilles

Certaines plantes, à l'achat, ne font qu'une dizaine de centimètres de haut dans un tout petit pot... mais elles peuvent devenir, à une vitesse presque cauchemardesque, très envahissantes !
La plante dont je vais vous parler aujourd'hui est l'Akebia quinata, une plante vivace originaire d'Asie orientale (Japon, Chine, Corée...) que l'on a introduite en France. Les conditions sont parfaites pour elle, elle peut s'y développer à son aise et devient très envahissante si l'on ne la taille pas systématiquement...

Regardez le résultat :
L'Akébia vue de la rue ©Christel D.
L'Akébia vue de la rue ©Christel D.

Effectivement, c'est une des rares plantes grimpantes ou liane qui supporte des situations semi-ombragées. Elle supporte bien les conditions d'Île-de-France et peut donc s'y développer. Cette plante s'étend dans tous les sens : elle a des tiges rampantes qui vont dans toutes les directions et créent des racines et de nouvelles tiges (comme des stolons), pendant que d’autres tiges aériennes s'accrochent à tout ce qu'elles rencontrent : aux murs, aux autres plantes, au toit si on ne les taille pas assez vite, et si vous laissez trop longtemps votre voiture dans la rue, elle s’y accrochera aussi !
L’Akébia ne fait qu’entourer tout ce qu’elle touche et s’en sert pour grimper plus haut, mais plus les tiges sont anciennes, plus elles deviennent épaisses et dures à retirer à la main.




Ci-dessous, ce ne sont pas des branches mortes mais une multitude de tiges (futurs stolons) qui cherchent de la place pour augmenter la surface de l'Akébia, tout en créant de nouvelles racines pour assurer sa survie et résister aux coupes.
On peut donc très facilement multiplier cette plante par bouturage ! Mais faites-le seulement après avoir bien réfléchi...
Futurs stolons de l'Akébia ©Christel D.
Une des fleurs de l'Akébia ©Christel D.



Les fleurs de cette plante sont spéciales : elles ont trois pétales et cinq étamines dont l'extrémité est collante. Le liquide produit par la plante permet que les insectes transportent le pollen des fleurs.
Le soir, lorsque les températures sont supérieures à 10°C, alors les fleurs de l'Akébia diffusent un parfum pour attirer les insectes, très agréable si tôt au printemps.
Si les journées sont suffisamment ensoleillées, les insectes butinent les fleurs, et il y a formation de fruits de forme allongée et de couleur rosâtre.
Ils peuvent ressembler à cela : lien.






Fleurs d'Akébia ©Christel D. 


Ci-contre une autre photographie des fleurs. On voit que les feuilles ont cinq folioles.

En Asie, les racines et l'écorce de l'Akébia permettent de faire des décoctions servant, entre autres, d'analgésique, d'anti-inflammatoire ou de diurétique. Les analgésiques et les anti-inflammatoires servent à atténuer voire à supprimer le ressenti de la douleur, sans pour autant en supprimer la cause et les diurétiques régulent l'action de la vessie.
Dans les pays dont la plante est originaire, on utilise les feuilles de l'Akébia comme feuilles à thé, on consomme les pousses fraîches, et les fruits peuvent servir à la composition des vins.






Lorsque l'on ne coupe pas assez vite cette plante, il arrive qu'on retrouve des objets dans cet état :
Un vélo envahi par l'Akébia ©Christel D.
On ne distingue presque plus le mur du voisin !

Comme je l'ai dit plus haut, si vous voulez acheter cette plante qui sent vraiment très bon..., réfléchissez bien avant de vous engager dans une course sans fin pour tailler l'Akébia qui ne cessera jamais de gagner du terrain sur votre jardin, sur le jardin de vos voisins, sur la rue et attaquant même les câbles électriques.

Sources :
http://www.jardindupicvert.com/4daction/w_partner/akebie_akebia_quinata.1150aj?utm_source=aujardin&utm_campaign=boutik&utm_medium=catalog
http://fr.wikipedia.org/wiki/Akebia_quinata
http://nature.jardin.free.fr/grimpante/on_akebia.html

jeudi 5 avril 2012

Choucas des Tours

   En mai 2007, un gros oisillon noir a été recueilli par notre voisin. Après l’avoir nourri jusqu’à ce qu’il puisse voler avec aisance, il a retrouvé progressivement une liberté totale.
Chouquette bébé ©Christel D.
   Cet oiseau est un Choucas de la famille des corvidés, comme les corbeaux. Son nom latin est Coloeus monedula ou Corvus monedula. La grippe aviaire et un problème de plumage poussèrent notre voisin à faire faire un bilan de santé, et, lors d’un passage de l’oiseau, le choucas se retrouva, malgré ses protestations, chez un vétérinaire spécialiste des oiseaux. La prise de sang ne révéla qu’une légère anémie, et, surprise, le fait que le choucas était une femelle ! Nous le prenions tous pour un mâle. “Jack” fut donc rebaptisé "Chouquette" ! Très confiante étant jeune, elle devint plus méfiante par la suite, ce que l’on espérait. 
Depuis, elle est parfois absente pendant plusieurs jours, mais elle revient pour dire “bonjour” et chercher de la nourriture.

Chouquette dans notre jardin ©Christel D.
   Lorsque notre voisin part en vacances et qu’il nous demande de nous en occuper, Chouquette est bien plus présente dans notre petit jardin. Elle nous “appelle” parfois et quand nous l’entendons croasser, nous lui apportons à manger. Avec de la patience, elle vient manger dans nos mains, comme vous pouvez le voir ci-dessous : 
Chouquette et mon père ©Christel D.


Chouquette et moi ©Christel D.

Un jour, mon père a vu Chouquette qui paraissait paniquée, qui volait dans tous les sens et croassait beaucoup plus que d'habitude. Mon père l'a alors suivie jusqu'au fond du jardin où il a vu un pigeon empêtré et pendu dans les vrilles d’une vigne, mort...  Chouquette le montrait à mon père en volant autour. Lorsque mon père a décroché le pigeon mort, Chouquette l'a regardé quelques instants en silence puis a disparu pendant plusieurs jours, comme si elle était déçue que mon père ne l'ait pas "réparé".
Chouquette, très sociable, aime la compagnie des autres oiseaux, et il arrive que Chouquette vienne accompagnée de pies et même de tourterelles. On aurait même pu penser qu’elle essayait de les présenter à mon père ou au voisin, mais les autres oiseaux s’envolent terrifiés, alors que chouquette, confiante et semblant étonnée, les regarde fuir.

Depuis quelques temps, Chouquette devient plus sauvage, ce qui est bien pour elle, mais elle continue de nous appeler lorsque nous sortons de la maison : un “bonjour” auquel nous répondons par un “bonjour Chouquette” !


Les choucas montrent des marques d'intelligence exceptionnelles.
[Modification le 18/03/2016] Dans la vidéo qui suit, je pensais qu'il s'agissait d'un choucas, mais grâce aux personnes ayant commenté cette vidéo, j'ai appris que ce n'était pas un Choucas des tours (Corvus Monedula), mais un Corbeau calédonien (Corvus Moneduloides), en captivité qui fabrique un crochet et l’utilise pour récupérer de la nourriture !



Wikipédia
lien de la vidéo d'origine

dimanche 18 mars 2012

エゾモモンガ [Ezo-momonga], polatouche momonga ou Emolga

Les Japonais connaissent plusieurs écureuils volants ou "polatouches" sur leurs trois grandes îles.
Nous présenterons le Pteromys volans erii (au nord dans l'île d'Hokkaido) puis le Pteromys momonga, une espèce plus petite (plus au sud, dans les îles d'Honshu et de Kyushu).

Etymologie :
"polatouche" : "Empr. au polon. polatucha, signifiant "écureuil volant" (CNRTL).
Le terme momonga signifie lui aussi "écureuil volant", Ezo-momonga permettant de distinguer l'écureuil de Sibérie qui vit sur Hokkaido (Ezo est une des autres appellations de l'île d'Hokkaido).

 1. Le polatouche ezomomonga, Pteromys volans erii
Pteromys volans orii sortis du nid, Utoro ©The Yomiuri Shimbun, Hokkaido


Photo parue dans le journal Yomiuri On Line, avec le titre en japonais [traduction] : "Des écureuils Pteromys volans orii sortis du nid, dans le quartier d'Utoro de la ville de Shari".

[Traduction de l'article original, devenu introuvable sur le site du journal :]
29 janvier 2004
     "Une famille de six écureuils volants de Sibérie (Ezo-momonga, エゾモモンガ) a pu être observée depuis quelques jours dans la forêt proche des bureaux provisoires "Shiretoko Ryûhyô" (ville de Shari, quartier d'Utoro) du journal Yomiuri. C'est comme si ces animaux voulaient soutenir la reconnaissance de la péninsule de Shiretoko en tant que patrimoine naturel mondial.
     Cette espèce est de la même famille que les écureuils momonga, d'une hauteur d'environ 15 cm avec des yeux tout mignons, ronds et noirs. Ils vivent dans de petites cavités à l'intérieur des arbres morts dans la forêt. Afin de se protéger du grand froid lorsque la température avoisine les -10°C, ils se blottissent les uns contre les autres pour se réchauffer durant la journée.
     La petite famille, sortie de son nid avant le coucher du soleil, a étendu ses ailes et s'est envolée en planant. "
source : The Yomiuri Shinbun
Pteromys volans orii à Higashikawa (Hokkaido) ©Tokumi, 31 mars 2009


2. Le polatouche momonga, Pteromys momonga
Le momonga est bien moins connu et a donc été moins étudié que les autres Pteromys.

Parmi les Pteromys, seuls les momongas sont des animaux nocturnes, ce qui rend difficile leur observation et donne l'impression qu'ils sont en nombre de plus en plus restreint :
"Japanese flying squirrels are strictly nocturnal and silent in flight. They rarely remain on the ground, instead spending their time in the trees. During the day, these animals can be found in their nests or in a hole in trees. They emerge at dusk, moving quickly about the treetops. This is probably a predator-avoidance adaptation." (source)
Japanese Flying Squirrel (Pteromys momonga), dessin ©I. Foitová (Křížanová), 17 octobre 2009)


3. Seule la variété japonaise, Pteromys momonga, est à l'origine de la figure d'Emolga, l'un des très nombreux Pokémon
Emolga ©Nintendo

Autres images du Pokémon Emolga :
http://it.wikipedia.org/wiki/File:587_Emolga.png (© accordé par Nintendo uniquement à Wikipedia-Italie)
http://www.mypokecard.com/fr/Galerie/Pokemon-Emolga-18
http://legendepokemon.blog4ever.com/blog/lire-article-412717-2213994-emolga_le_emonga.html
http://www.pokebip.com/pokemon/pokedex/pokedex_5G_fiche614__Emolga.html


4. Momonga/Emolga : très belle version hybride Polatouche/Emolga, création d'artiste
Pokémon: Emolga (©Kerynean, 14 mars 2011)
L'artiste a semble-t-il voulu faire une représentation réaliste du Pokémon Emolga, plus proche des momonga.


5. Dessin ancien tiré d'un ouvrage de P.F. von Siebold
Source : Université de Kyoto qui a numérisé l'ouvrage
Siebold (Philipp Franz von), 1842, Fauna Japonica, Mammalia-Reptilia, p. 47 (ill. 14).
Pteromys momonga, illustr. 14 ©Kyoto University Library, 2000

Documentation :
Pteromys volans
Pteromys momonga
http://www.angelfire.com/realm2/lex_exotics/jdflyingsquirrel.html (Pteromys momonga)
Watkins, T. 2002. "Pteromys momonga" (On-line), Animal Diversity Web. Page consultée le 11 mars 2012 (Pteromys momonga)

Autres photos sur les polatouches (toutes espèces et variétés malheureusement confondues) :
http://udivit-sozdaniy.livejournal.com/45181.html
http://eucaryotes.fr/polatouche_070.htm
http://undeadmolly.blogspot.com/2007/04/sunday-morning-buffet-momonga.html
http://momonga.cside.com/momokoto/gsmon/post01.htm
http://blog.goo.ne.jp/maro1577/e/b6b7a7b02b04176531218e2e9ea88756

Vidéos :
http://www.youtube.com/watch?v=x6YyMBQSK-M (vols)
http://www.youtube.com/watch?v=xWPruY7uyeQ&feature=related

mardi 6 mars 2012

Un chapardeur dans le centre de détention de Christmas Island : "Courage, fuyons !*"

*"Courage fuyons" film par Yves Robert en 1979.
Giant coconut crab, cliché ©probablement de B. Fernandez, août 2007, dans le "Christmas Island Detention Centre"

Le crabe de cocotier 
Il appartient à la même famille que le bernard-l'hermite.
C'est le plus grand crabe terrestre et même le plus grand arthropode terrestre (du grec arthron "articulation" et podos "pied").
Son nom latin est Birgus latro (venant du latin latro signifiant "brigand, voleur"). On l'appelle aussi "pagure larron", "crabe à bourse", "boursière" ou "crabe voleur", car il s'intéresse à tout ce qui a un rapport avec la nourriture, même à l'intérieur des habitations.
Ce qui le caractérise, en dehors de sa grande taille, est le fait qu'il ne peut pas aller dans l'eau : son système respiratoire est constitué d'un poumon branchiostégal, stade intermédiaire entre branchies et poumons, vestige de son évolution.
On le trouve depuis l'Océan Indien jusqu'à l'Océan Pacifique, mais les endroits où il est absent (Bornéo, Indonésie, Nouvelle-Guinée) correspondent aux zones où il a été consommé jusqu'à l'extinction.
L'homme le mange habituellement, mais quelques rares cas d'empoisonnement ont été relevés, dûs à la capacité de ce crabe à manger un peu tout, même des plantes toxiques.

Christmas Island
L'île où la première photo a été prise fait partie des territoires extérieurs de l'Australie depuis 1958 : auparavant, elle était sous domination britannique du fait de sa richesse en phosphates. C'est aussi une île d'origine volcanique.
Elle est située à l'est des Cocos Islands (Keeling), dans l'océan Indien, au nord-ouest et à 2 600 km des côtes de l'Australie (ville de Perth).
Les deux-tiers de l'île ont été déclarés Parc national en 1989, entre autres pour protéger une rare variété de petit crabe, le crabe rouge de l'île Christmas (Gecarcoidea natalis), qui n'existe d'ailleurs que sur cette île.

Christmas Island red crab, cliché ©R. Dominguez, janvier 2006
Dans les années 2001-2007, l'île est devenue le plus grand centre de détention australien, destiné à enfermer les migrants débarqués clandestinement sur Christmas Island et qui voulaient rejoindre l'Australie. C'est pourquoi l'île a été surnommée "l'île-prison".

Le crabe de cocotier dans le Pacifique
le crabe de cocotier dans les îles Torres, au Vanuatu
Ne gutut [nəɣʉˈtʉt] "crabe de cocotier" – langue hiw, îles Torres, Vanuatu (cliché ©A. François)
   Le crabe de cocotier constitue un mets de choix, à la fois auprès de la population locale qui traditionnellement les chasse, mais aussi auprès de nombreux restaurants de la capitale, qui proposent sa chair délicate pour des prix comparables à ceux des homards et langoustes. Dans les îles, les crabes de cocotier (krab kokonas en pidgin) ont un régime alimentaire très "bio", consistant surtout en noix de coco. Ils constituent une part importante des revenus économiques des petites îles Torres.

– Crabe de cocotier à Motalava (l'une des îles Banks au Vanuatu)
"[…] mis à part les quelques petits perroquets ou chauves-souris que poursuivent les enfants, la terre ne présente guère d'animal sauvage. La seule exception peut-être, qui fait d'ailleurs la réputation de Motalava dans tout le Vanuatu, sont les délicieux "crabes de cocotier" (nadiy en langue mwotlap), qui ne se nourrissent que de noix de coco."
(sur le site d'A. François)

Quelques contes d'Océanie sur le crabe de cocotier
– en langue iaai (Ouvéa, îles Loyauté, Nouvelle-Calédonie) : « Le bernard-l'hermite et le crabe de cocotier » (texte recueilli par F. Ozanne-Rivierre vers 1948)
"Un jour, une grand'mère envoya chercher tous les animaux et les oiseaux de l'île pour une réunion.
Elle souhaitait les bénir
La nouvelle se répandit dans toute l'île.
Bon ! Voilà les animaux qui arrivent.
Ceux qui volent, ceux qui rampent et ceux qui marchent.
Grand'mère, nous sommes tous là, nous venons t'écouter
Vérifiez bien pour voir si vous êtes tous là.
Non ! Il y a deux absents,
ce sont les fameux crabe de cocotier et bernard-l'hermite. […]"
La suite *ici* (à lire ou à écouter).

– en langue fagauvea (Ohnyat près d'Ouvéa, îles Loyauté,  Nouvelle-Calédonie) : « Les deux bernard-l'hermite et le crabe de cocotier » (texte recueilli par Claire Moyse-Faurie en 1997)
"Voilà, c'est une histoire de bernard-l'hermite ; l'un d'eux sort de dessous une pierre; un autre arrive du bord de mer.
Ils s'en vont par là-bas, ils croisent un vieux en train de griller des trocas et des nérites.
En fait, il s'agit d'un vieux couple de bernard-l'hermite qui grille des trocas et des nérites puis jette les coquilles vides.
Le couple jette les coquilles vers la mer.
Les deux compères accourent depuis l'intérieur des terres et s'esclaffent : "Dis donc! Regarde là-bas au bord de mer, les manous, il y en a un pour moi !
La coquille de la nérite est trop petite mais par contre, celle du troca est bien, elle est grande."
Chacun essaie une coquille de troca.
L'un des deux s'enfile dans un grand troca, peut-être que son pantalon est grand !
Ensuite, ils repartent.
En fin de compte, l'un est entré dans une nérite, l'autre dans un troca.
C'est ainsi qu'ils remontent du bord de mer,
aperçoivent quelqu'un qui grimpe sur un tronc de cocotier, […]"
La suite *ici* (à lire et/ou à écouter).

– en langue araki (île d'Espiritu Santo, Vanuatu) ; traduction en anglais : « Hunting for coconut crab » (texte recueilli par A. François en 1998)
"Right now, I would like to tell the story of the coconut crab.
Two men went to Rahuna to look for coconut crabs.
They had taken water, they had taken ropes,
so that, if (one of them) heard a coconut-crab at the top of a tree,
... at the top of a palmtree, he could wet the rope with the water...
... and use it to climb up to the top of the palmtree,
... and seize the crab up there. […]"
La suite *ici* (à lire et/ou à écouter).

=> Pour en savoir plus :

mercredi 22 février 2012

Partie 2 : La physalie-les siphonophores

   Dans le précédent billet on a pu voir que le Glaucus atlanticus et le Glaucus marginatus (ou "dragons bleus") se nourrissaient principalement de méduses urticantes. Nous allons voir comment ils peuvent s'en nourrir sans en subir des conséquences, puis observer de plus près ce qu'est en réalité une physalie.


Le G. atlanticus, le G. marginatus et la physalie :
Portugiesische Galeere @SvenGrand, Wikipedia

   La physalie est l'espèce la plus urticante de celles dont se nourrissent les "dragons bleus". Comment font-ils pour se nourrir de leurs tentacules sans en subir quelques dommages ? En réalité, ils sont immuns face à leurs toxines, c'est-à-dire qu'ils sont protégés de leurs toxines. En plus d'être immunisés contre leurs toxines, les dragons bleus les réutilisent de manière à être toxiques à leur tour, un peu comme la grenouille à flèches empoisonnées. Il stock ces toxines (nématocystes) dans des sacs répartis sous sa peau sur l'ensemble de son corps. D'après certains scientifiques (Thompson et Bennett), cela serait principalement les toxines de la physalie qu'ils stockeraient, celles-ci étant des plus urticantes, et les autres étant le plus souvent digérées par les dragons bleus.

La physalie :
Portuguese man-of-war (Physalia physalis)
Ce n'est pas une espèce comme les autres : en réalité, il n'y a pas qu'une seule méduse composant la physalie, mais plusieurs petites méduses transparentes regroupées en colonies. Plus précisément, on les appelle des siphonophores, car comme on peut le voir ci-contre, les colonies de petites méduses ont une forme qui ressemble plus ou moins à un siphon.

Chaque individu de la colonie a son propre rôle à jouer pour permettre le fonctionnement général de la physalie. Un seul siphonophore peut être constitué de milliers d'individus.
Leur couleur est différente selon leur fonction au sein de la colonie : la partie supérieure est plutôt translucide et sert de "flotteur" et de "nageur". Les tentacules permettent aussi de flotter et de nager, mais elles sont composées de multiples filaments, pouvant atteindre jusqu'à 50 mètres, qui sont extrêmement urticants. Les brûlures qu'elles peuvent causer chez l'homme sont bien plus intenses que celles occasionnées par une ortie.


Sources :
http://faustine-simeon.suite101.fr/le-glaucus-atlanticus--un-etrange-animal-aquatique-a14257
http://fr.wikipedia.org/wiki/Glaucus_atlanticus#Alimentation
http://fr.wikipedia.org/wiki/Physalia_physalis
http://www.dinosoria.com/fonds_marins.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Siphonophorae
http://fr.wikipedia.org/wiki/Zooplancton 
http://www.cnrtl.fr/etymologie/siphonophores
http://www.maxisciences.com/m%e9duse/

samedi 11 février 2012

Partie 1 : Glaucus atlanticus & Glaucus marginatus

Dans mon dernier billet, je vous ai présenté une série d'espèces d'animaux plutôt étonnants. Dans celui-ci, je vais vous présenter un peu plus en détail les espèces Glaucus atlanticus et Glaucus marginatus :
@Taro Taylor, Wikipedia


   Ces animaux très étranges paraissent irréels, mais ils existent bel et bien et se trouvent dans les eaux tempérées et tropicales de la planète. En effet, on peut les trouver dans beaucoup d'océans (Pacifique, Atlantique, Indien) ainsi que dans le Golfe du Mexique, la Mer des Caraïbes et en Méditerranée.
Mais que sont-ils ? Quelle est la différence entre le Glaucus atlanticus (G. atlanticus) et le Glaucus marginatus (G. marginatus) ? Comment vivent-ils et comment se déplacent-ils ?


Leur nature :
  En fait, ce sont des gastéropodes de l'embranchement des mollusques, des "limaces de mer". On les appelle parfois aussi “dragon bleu” ou “hirondelle de mer”. Ils appartiennent à l'ordre des nudibranches. Le mot "nudibranche" vient du latin nudus signifiant "nu" et du grec brankhia, "branchies" : les nudibranches et plus particulièrement les Glaucus atlanticus et G. marginatus possèdent donc des branchies non protégées par une coquille, "nues".

Leurs différences :
   La seule différence entre les deux mollusques G. atlanticus et G. marginatus est leur taille et leur aspect. En effet, ils paraissent gigantesques sur l'image ci-dessus, mais en réalité le G. atlanticus (à gauche) mesure 3 à 6 centimètres de long tandis que le G. marginatus (à droite) mesure tout au plus 12 millimètres de long. De plus, le G. atlanticus paraît plus gracieux que le G. marginatus, car ses "membres" sont plus allongés et plus fins que le second.
Vous pouvez constater leur petite taille sur la photo ci-dessous :
Glaucus atlanticus, Punta del Diablo, Uruguay (extrait vidéo ©The Necronomicon I)

Leur mode de déplacement :
   On sait dans quelles zones de la planète les trouver, mais où peut-on les observer plus précisément ? Ils se déplacent à la surface de l'eau en flottant grâce à une bulle d’air maintenue dans leur estomac. Ils sont très lents et parcourent seulement une dizaine de centimètres en cinq minutes ! Comment faire pour échapper aux prédateurs avec cette lenteur ? Ils utilisent un mode de camouflage tout à fait original, et pour cela ils se déplacent la face ventrale vers le haut (celle que l'on voit sur la première image et sur la photo ci-dessus). Pourquoi cette particularité ? La couleur de leur dos, la face que les prédateurs marins voient, est gris argenté, tandis que la couleur de leur ventre, la face vues par les prédateurs aériens, est à dominante bleue. Ils deviennent donc invisibles pour tous leurs prédateurs.
Glaucus atlanticus, Punta del Diablo, Uruguay (extrait vidéo ©The Necronomicon I)

Leur nourriture :
   Ils se nourrissent principalement des tentacules de méduses. En effet, celles-ci flottent généralement à la surface de l’eau, elles sont donc au même niveau que les G. atlanticus et les G. marginatus. Parmi ces méduses, ils se nourrissent principalement de plusieurs espèces dites urticantes, de celles qui provoquent chez nous une sensation de brûlure accompagnée de démangeaisons.


Ci-dessous la physalie (Physalia physalis) qui fait partie de son alimentation :
Portugiesische Galeere @SvenGrand, Wikipedia


Si ces méduses sont urticantes, comment les G. atlanticus et G. marginatus peuvent-ils s’en nourrir sans être attaqués par leurs toxines ?

Je vous l'expliquerai dans mon prochain billet...

Sources :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Glaucus_atlanticus
http://fr.wikipedia.org/wiki/Glaucus_marginatus
http://www.seaslugforum.net/showall/glauatla
http://faustine-simeon.suite101.fr/le-glaucus-atlanticus--un-etrange-animal-aquatique-a14257
http://fr.wikipedia.org/wiki/Nudibranchia

vendredi 3 février 2012

Spécial « […] bizarre… bizarre ? Comme c'est étrange ! »*

*Célèbre tirade de Louis Jouvet, dans le film "Drôle de drame" de Marcel Carné (1937)

  Il y a plus de 1 560 000 espèces répertoriées sur Terre, mais on estime qu'il en existerait entre 5,5 millions et 20 millions. Ces chiffres comprennent tout ce qui vit, depuis les bactéries et les virus jusqu'aux plus gros des vertébrés, en passant par les végétaux, les mollusques, les crustacés, les insectes, les araignées...
   Il reste encore au moins 4 millions d'autres espèces à découvrir parmi tous les êtres vivants. Le problème est que parmi celles-ci, il y en a une partie qui disparaît naturellement et une autre qui disparaît à cause de l'activité humaine, donc beaucoup d'espèces disparaissent avant même qu'on ait pu les découvrir !
   Dans ce billet, je vais donc vous présenter rapidement une série d'espèces plus ou moins connues qui pourront vous paraître étonnantes ou étranges.

The long-eared jerboa ©Oyunhishig Uuganbadrakh, Mongolian Edge fellow

La gerboise à longues oreilles, ci-contre, est une espèce qui a été découverte plutôt récemment, dans  l'écozone du Paléartique.











Ci-dessous, un crabe de cocotier, qui, comme vous pouvez le voir, est aussi gros qu'une poubelle ! On n'aimerait pas retrouver ça derrière la nôtre... Un billet lui est réservé ici.
Giant coconut crab ©Brian Fernandez?
août 2007, in the Christmas Island Detention Centre

Bug-Eyed Baby Aye-Aye Debuts ©National Geographic


Ci-contre un bébé aye-aye, un primate vivant à Madagascar.

Ci-dessous, on peut voir la plus petite espèce de grenouille au monde, la Paedophryne amauensis, installée sur une pièce que l'on appelle "dime", une pièce valant un dixième de dollard américain mesurant 17,91 mm. Donc cette grenouille fait moins d'un centimètre de longueur !
Si vous voulez en savoir plus sur d'autres espèces de grenouilles, cliquez ici.

World's smallest Vertebrate! ©Christopher Austin, Louisiana State University

New Horned Viper Found in "Secret" Spot ©Michele Menegon, Science Museum of Trento

Atheris matildae ou "Mathilda", la vipère à cornes.

Galápagos tortoises ©Mandy Quayle, Solent News












Sur la photo ci-contre, on peut voir une patte d'une tortue géante des îles du Galapagos et son bébé. Le bébé fait à peu près la taille d'une main humaine adulte, alors imaginez la taille de la mère...ou regardez ici.



The Momonga ©via Biodiversity News

Ces mignons petits rongeurs ne vivent qu'au Japon ! En effet, ils appartiennent à la race des Polatouche et ce sont des écureuils volants japonais. Leur description plus en détail ici.

Leaving a Mark  ©Suzanne Long



Ces escargots de mer violets déteindraient-ils ?











Portugiesische Galeere @SvenGrand, Wikipedia


Quelle est cette chose échouée sur la plage ? Serait-ce une sorte de plante, une bulle, une méduse ? Une seule de la réponse est la bonne : c'est une sorte de siphonophore...mais qu'est-ce qu'un siphonophore ? Peut-être y aura-t-il la réponse dans un prochain billet ?

@Taro Taylor, Wikipedia


Vous pouvez voir ci-contre un Glaucus atlanticus et un Glaucus marginatus. Ces magnifiques créatures paraissent irréelles : on les dirait sorties de notre imagination et dessinées sur ordinateur... Mais elles existent réellement ! Où existent-t-elles, quelles sont-elles ? Je vous donnerai toutes ces réponses dans un prochain billet.

Cabra cornudo unida ©Latrola.net, Revista digital de entretenimiento

Serait-ce une sorte de licorne ? Ou juste une chèvre qui aurait eu ses cornes fusionnées suite à une malformation génétique ?
Si vous vous demandez quels animaux ont pu inspirer le mythe de la licorne, je vous invite à aller voir les billets que j'ai déjà faits à ce sujet ici : introduction, les narvals, le rhinocéros et les autres animaux ayant inspirés le mythe de la licorne.







samedi 28 janvier 2012

Dendrobate azureus ou grenouille à flèches empoisonnées

©northwestfrogfest.com, a forum for people who want to keep captive bred frogs (site aujourd'hui disparu)
Cette petite grenouille bleue est vraiment très mignonne : elle mesure trois à quatre centimètres et demi de long, c'est-à-dire qu'elle peut faire jusqu'à la moitié de la paume de la main (et parfois moins !). Si vous avez déjà vu des rainettes qui font maximum cinq centimètres, vous aurez une idée de la petite taille de cette grenouille. Sinon, vous pouvez regarder la photo ci-dessous :

A Blue Poison Dart Frog (Wikipedia, ©ZeWrestler)


Avec une aussi belle couleur et une aussi petite taille, beaucoup aimeraient sûrement la prendre dans ses mains... mais ne le faites surtout pas !

Son nom courant va vous éclairer : en anglais, on l'appelle blue poison frog ou blue poison dart frog, signifiant "grenouille bleue vénéneuse" ou "grenouille à flèches empoisonnées".
En effet, cette grenouille et ses cousines dendrobates possèdent la particularité de secréter des toxines (batrachotoxine ou pumiliotoxine) par leur peau. Dans leur milieu naturel, un être humain qui en toucherait une pourrait en mourir. Le nom "grenouille à flèches empoisonnées" viendrait du fait que certains Amérindiens d'Amazonie utilisaient le poison de ces grenouilles pour en enduire leurs flèches.
Mais d'après des recherches récentes, le poison que sécrètent ces grenouilles serait fortement dû à leur alimentation composée d’insectes d'Amazonie. Ces insectes, comme des fourmis ou des termites, ont en fait leur propres toxines que la grenouille tolère tout à fait. En plus de les tolérer, c'est grâce à leurs toxines qu'elle crée sa propre toxine et sa défense par la même occasion. On aurait en effet constaté que les toxines sécrétées par les grenouilles étaient beaucoup moins concentrées lorsque les dendrobates vivaient en captivité et que leur alimentation n'était plus tout à fait la même car les insectes ne provenaient pas du même habitat naturel. Quand les dendrobates sont en captivité (milieu artificiel), il faut néanmoins éviter de les toucher à mains nues, par précaution, car elles conservent toujours un peu de toxines sur leur peau.

Heureusement pour nous, la Dendrobates azureus ne se trouve qu'au nord de l'Amérique du Sud, surtout au Surinam et dans les régions brésiliennes frontalières. En attendant d'aller là-bas (à nos risques et périls), nous nous contenterons de regarder des vidéos de Dendrobates azureus en captivité, où nous pourrons voir que ces grenouilles bleues restent tout aussi belles :

Consultable en entier ici

Ci-dessous, une jolie petite grenouille nous montrant ses talents pour glisser en douceur :
Consultable en entier ici

 N.B. : Certaines espèces vivantes ont des méthodes de camouflage pour survivre aux prédateurs (comme c'est le cas chez les phasmes), d'autres préfèrent tenter d'effrayer leur prédateur en paraissant plus gros que ce qu'ils sont en réalité (chez certaines espèces de papillons), et d'autres encore, comme les Dendrobates, se font remarquer par leur couleur extrêmement "flashy" pour que leurs prédateurs, après avoir goûté une seule fois au poison, se souviennent toujours que ces grenouilles sont dangereuses et ne les attaquent plus.

Sources :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Dendrobates_azureus
http://fr.wikipedia.org/wiki/Batrachotoxine
http://batraciens.net/dendrobates.php
http://www.maxisciences.com/dendrobate/les-dendrobates-venimeuses-beautes_art44.html
http://www.dinosoria.com/grenouille_toxique.htm
http://reptil-sud-est.forumactif.org/t155-dendrobates-azureus-dendrobate-bleu
http://surlaterredesraptors.forum-gratuiti.com/t84-fiche-dendrobates-azureus

Pour aller plus loin :
"Une équipe de chercheurs américains, menée par John Cover, de l'Aquarium national de Baltimore (États-Unis), a réussi à montrer chez des Dendrobates la présence d'une hydroxylase capable de transformer un alcaloïde donné en un composé cinq fois plus dangereux." (Wikipedia : Dendrobates)
   La source de l'information, un article en anglais, dont la référence est citée ci-dessous, peut être consultée ici.
Daly, Garraffo, Spande, Clark, Ma, Ziffer & Cover, 2003 : Evidence for an enantioselective pumiliotoxin 7-hydroxylase in dendrobatid poison frogs of the genus Dendrobates. Proceedings of the National Academy of Sciences USA 100(19) : 11092-11097

dimanche 15 janvier 2012

Une licorne ? (partie 4)


Les autres animaux :
Dans le dernier billet, nous nous demandions quels étaient les animaux qui avaient pu prêter leur forme à la licorne : certains animaux comme l'oryx ont deux cornes mais semblent n'en avoir qu'une. D'autres ayant des cornes spiralées ont entretenu le mythe de la licorne.
Des animaux à deux cornes ont pu, suite à un accident, en perdre une ou encore, plus rare, naître avec une seule corne ou avec les deux cornes soudées n'en formant qu'une seule, malformation que l'on appelle "monstruosité".

L'oryx :
L'oryx d'Arabie (Oryx leucoryx)

Brehm, 1865, Illustrirtes Thierleben..., p. 549.
Les cornes de l’oryx sont longues d’environ un mètre, torsadées, fines, presque parallèles, très rapprochées et légèrement incurvées vers l’arrière. Comme elles sont très rapprochées et fines, cela peut expliquer que l’on ait pu croire de loin qu'il n'avait qu'une seule corne. C'est encore plus évident lorsque l'on regarde la photo couleur de cet oryx algazelle (Oryx dammah).






L'éland :

L'éland (Boselaphus Oreas)
Brehm, 1865, Illustrirtes Thierleben..., p. 556.




L’éland porte lui aussi de belles cornes torsadées, mais son allure est moins élancée et surtout bien moins élégante que l’image classique de la licorne. Cet éland est très répandu en Afrique australe.












Autres animaux :
L'addax ou antilope à nez tacheté (Addax nasomaculatus)
Brehm, 1865, Illustrirtes Thierleben..., p. 553.


L'aspect torsadé des cornes de l’addax, sa robe blanc-jaunâtre et ses sabots larges étaient des éléments de description proches de ceux utilisés pour la licorne... Ses cornes ondulées, vendues séparément, ont sans doute continué à alimenter le mythe de la "corne" de licorne.





Chevreuil à une corne (©Nemo, site Monpanache.com)



Enfin, certains animaux, comme la chèvre, le mouton, le chevreuil ont pu présenter une malformation en naissant avec les deux cornes soudées en une seule, ou naître juste avec une corne. Cette particularité a pu elle aussi alimenter la légende de la licorne, car pour les gens du Moyen Âge, on franchissait facilement la limite entre le naturel et le surnaturel.
Le chevreuil est présenté dans un journal italien du 13 juin 2008 (en ligne ici), traduit en français le 14 juin par un journal de l'île Maurice (ici).







Nous laisserons le mot de la fin à Bruno Faidutti : « Ce qui différenciait la licorne du griffon, du dragon ou du basilic, ce qui créait cet attachement fort et calme à son image, cette véritable volonté de croire qui fit voir l'animal en Inde ou en Éthiopie, ce qui en faisait une créature nécessaire et non un monstre éphémère parce qu’accidentel, c’était simplement sa beauté, son charme. » (t. 2, p. 300)

Sources :

– Brehm, Alfred Edmund, 1865, Illustrirtes Thierleben: eine allgemeine Kunde des Thierreichs, Zweiter Band, Hildburghausen: Bibliographisches Institut (ici)
– Faidutti, Bruno, 1996, Images et connaissances de la licorne (fin du Moyen Âge - XIXe siècle), thèse de Doctorat en Sciences littéraires et humaines, Université de Paris XII, 30 novembre 1996, 2 tomes. (ici)
– Sur Wikipedia : l'oryx et l'oryx algazelle.