mercredi 22 février 2012

Partie 2 : La physalie-les siphonophores

   Dans le précédent billet on a pu voir que le Glaucus atlanticus et le Glaucus marginatus (ou "dragons bleus") se nourrissaient principalement de méduses urticantes. Nous allons voir comment ils peuvent s'en nourrir sans en subir des conséquences, puis observer de plus près ce qu'est en réalité une physalie.


Le G. atlanticus, le G. marginatus et la physalie :
Portugiesische Galeere @SvenGrand, Wikipedia

   La physalie est l'espèce la plus urticante de celles dont se nourrissent les "dragons bleus". Comment font-ils pour se nourrir de leurs tentacules sans en subir quelques dommages ? En réalité, ils sont immuns face à leurs toxines, c'est-à-dire qu'ils sont protégés de leurs toxines. En plus d'être immunisés contre leurs toxines, les dragons bleus les réutilisent de manière à être toxiques à leur tour, un peu comme la grenouille à flèches empoisonnées. Il stock ces toxines (nématocystes) dans des sacs répartis sous sa peau sur l'ensemble de son corps. D'après certains scientifiques (Thompson et Bennett), cela serait principalement les toxines de la physalie qu'ils stockeraient, celles-ci étant des plus urticantes, et les autres étant le plus souvent digérées par les dragons bleus.

La physalie :
Portuguese man-of-war (Physalia physalis)
Ce n'est pas une espèce comme les autres : en réalité, il n'y a pas qu'une seule méduse composant la physalie, mais plusieurs petites méduses transparentes regroupées en colonies. Plus précisément, on les appelle des siphonophores, car comme on peut le voir ci-contre, les colonies de petites méduses ont une forme qui ressemble plus ou moins à un siphon.

Chaque individu de la colonie a son propre rôle à jouer pour permettre le fonctionnement général de la physalie. Un seul siphonophore peut être constitué de milliers d'individus.
Leur couleur est différente selon leur fonction au sein de la colonie : la partie supérieure est plutôt translucide et sert de "flotteur" et de "nageur". Les tentacules permettent aussi de flotter et de nager, mais elles sont composées de multiples filaments, pouvant atteindre jusqu'à 50 mètres, qui sont extrêmement urticants. Les brûlures qu'elles peuvent causer chez l'homme sont bien plus intenses que celles occasionnées par une ortie.


Sources :
http://faustine-simeon.suite101.fr/le-glaucus-atlanticus--un-etrange-animal-aquatique-a14257
http://fr.wikipedia.org/wiki/Glaucus_atlanticus#Alimentation
http://fr.wikipedia.org/wiki/Physalia_physalis
http://www.dinosoria.com/fonds_marins.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Siphonophorae
http://fr.wikipedia.org/wiki/Zooplancton 
http://www.cnrtl.fr/etymologie/siphonophores
http://www.maxisciences.com/m%e9duse/

samedi 11 février 2012

Partie 1 : Glaucus atlanticus & Glaucus marginatus

Dans mon dernier billet, je vous ai présenté une série d'espèces d'animaux plutôt étonnants. Dans celui-ci, je vais vous présenter un peu plus en détail les espèces Glaucus atlanticus et Glaucus marginatus :
@Taro Taylor, Wikipedia


   Ces animaux très étranges paraissent irréels, mais ils existent bel et bien et se trouvent dans les eaux tempérées et tropicales de la planète. En effet, on peut les trouver dans beaucoup d'océans (Pacifique, Atlantique, Indien) ainsi que dans le Golfe du Mexique, la Mer des Caraïbes et en Méditerranée.
Mais que sont-ils ? Quelle est la différence entre le Glaucus atlanticus (G. atlanticus) et le Glaucus marginatus (G. marginatus) ? Comment vivent-ils et comment se déplacent-ils ?


Leur nature :
  En fait, ce sont des gastéropodes de l'embranchement des mollusques, des "limaces de mer". On les appelle parfois aussi “dragon bleu” ou “hirondelle de mer”. Ils appartiennent à l'ordre des nudibranches. Le mot "nudibranche" vient du latin nudus signifiant "nu" et du grec brankhia, "branchies" : les nudibranches et plus particulièrement les Glaucus atlanticus et G. marginatus possèdent donc des branchies non protégées par une coquille, "nues".

Leurs différences :
   La seule différence entre les deux mollusques G. atlanticus et G. marginatus est leur taille et leur aspect. En effet, ils paraissent gigantesques sur l'image ci-dessus, mais en réalité le G. atlanticus (à gauche) mesure 3 à 6 centimètres de long tandis que le G. marginatus (à droite) mesure tout au plus 12 millimètres de long. De plus, le G. atlanticus paraît plus gracieux que le G. marginatus, car ses "membres" sont plus allongés et plus fins que le second.
Vous pouvez constater leur petite taille sur la photo ci-dessous :
Glaucus atlanticus, Punta del Diablo, Uruguay (extrait vidéo ©The Necronomicon I)

Leur mode de déplacement :
   On sait dans quelles zones de la planète les trouver, mais où peut-on les observer plus précisément ? Ils se déplacent à la surface de l'eau en flottant grâce à une bulle d’air maintenue dans leur estomac. Ils sont très lents et parcourent seulement une dizaine de centimètres en cinq minutes ! Comment faire pour échapper aux prédateurs avec cette lenteur ? Ils utilisent un mode de camouflage tout à fait original, et pour cela ils se déplacent la face ventrale vers le haut (celle que l'on voit sur la première image et sur la photo ci-dessus). Pourquoi cette particularité ? La couleur de leur dos, la face que les prédateurs marins voient, est gris argenté, tandis que la couleur de leur ventre, la face vues par les prédateurs aériens, est à dominante bleue. Ils deviennent donc invisibles pour tous leurs prédateurs.
Glaucus atlanticus, Punta del Diablo, Uruguay (extrait vidéo ©The Necronomicon I)

Leur nourriture :
   Ils se nourrissent principalement des tentacules de méduses. En effet, celles-ci flottent généralement à la surface de l’eau, elles sont donc au même niveau que les G. atlanticus et les G. marginatus. Parmi ces méduses, ils se nourrissent principalement de plusieurs espèces dites urticantes, de celles qui provoquent chez nous une sensation de brûlure accompagnée de démangeaisons.


Ci-dessous la physalie (Physalia physalis) qui fait partie de son alimentation :
Portugiesische Galeere @SvenGrand, Wikipedia


Si ces méduses sont urticantes, comment les G. atlanticus et G. marginatus peuvent-ils s’en nourrir sans être attaqués par leurs toxines ?

Je vous l'expliquerai dans mon prochain billet...

Sources :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Glaucus_atlanticus
http://fr.wikipedia.org/wiki/Glaucus_marginatus
http://www.seaslugforum.net/showall/glauatla
http://faustine-simeon.suite101.fr/le-glaucus-atlanticus--un-etrange-animal-aquatique-a14257
http://fr.wikipedia.org/wiki/Nudibranchia

vendredi 3 février 2012

Spécial « […] bizarre… bizarre ? Comme c'est étrange ! »*

*Célèbre tirade de Louis Jouvet, dans le film "Drôle de drame" de Marcel Carné (1937)

  Il y a plus de 1 560 000 espèces répertoriées sur Terre, mais on estime qu'il en existerait entre 5,5 millions et 20 millions. Ces chiffres comprennent tout ce qui vit, depuis les bactéries et les virus jusqu'aux plus gros des vertébrés, en passant par les végétaux, les mollusques, les crustacés, les insectes, les araignées...
   Il reste encore au moins 4 millions d'autres espèces à découvrir parmi tous les êtres vivants. Le problème est que parmi celles-ci, il y en a une partie qui disparaît naturellement et une autre qui disparaît à cause de l'activité humaine, donc beaucoup d'espèces disparaissent avant même qu'on ait pu les découvrir !
   Dans ce billet, je vais donc vous présenter rapidement une série d'espèces plus ou moins connues qui pourront vous paraître étonnantes ou étranges.

The long-eared jerboa ©Oyunhishig Uuganbadrakh, Mongolian Edge fellow

La gerboise à longues oreilles, ci-contre, est une espèce qui a été découverte plutôt récemment, dans  l'écozone du Paléartique.











Ci-dessous, un crabe de cocotier, qui, comme vous pouvez le voir, est aussi gros qu'une poubelle ! On n'aimerait pas retrouver ça derrière la nôtre... Un billet lui est réservé ici.
Giant coconut crab ©Brian Fernandez?
août 2007, in the Christmas Island Detention Centre

Bug-Eyed Baby Aye-Aye Debuts ©National Geographic


Ci-contre un bébé aye-aye, un primate vivant à Madagascar.

Ci-dessous, on peut voir la plus petite espèce de grenouille au monde, la Paedophryne amauensis, installée sur une pièce que l'on appelle "dime", une pièce valant un dixième de dollard américain mesurant 17,91 mm. Donc cette grenouille fait moins d'un centimètre de longueur !
Si vous voulez en savoir plus sur d'autres espèces de grenouilles, cliquez ici.

World's smallest Vertebrate! ©Christopher Austin, Louisiana State University

New Horned Viper Found in "Secret" Spot ©Michele Menegon, Science Museum of Trento

Atheris matildae ou "Mathilda", la vipère à cornes.

Galápagos tortoises ©Mandy Quayle, Solent News












Sur la photo ci-contre, on peut voir une patte d'une tortue géante des îles du Galapagos et son bébé. Le bébé fait à peu près la taille d'une main humaine adulte, alors imaginez la taille de la mère...ou regardez ici.



The Momonga ©via Biodiversity News

Ces mignons petits rongeurs ne vivent qu'au Japon ! En effet, ils appartiennent à la race des Polatouche et ce sont des écureuils volants japonais. Leur description plus en détail ici.

Leaving a Mark  ©Suzanne Long



Ces escargots de mer violets déteindraient-ils ?











Portugiesische Galeere @SvenGrand, Wikipedia


Quelle est cette chose échouée sur la plage ? Serait-ce une sorte de plante, une bulle, une méduse ? Une seule de la réponse est la bonne : c'est une sorte de siphonophore...mais qu'est-ce qu'un siphonophore ? Peut-être y aura-t-il la réponse dans un prochain billet ?

@Taro Taylor, Wikipedia


Vous pouvez voir ci-contre un Glaucus atlanticus et un Glaucus marginatus. Ces magnifiques créatures paraissent irréelles : on les dirait sorties de notre imagination et dessinées sur ordinateur... Mais elles existent réellement ! Où existent-t-elles, quelles sont-elles ? Je vous donnerai toutes ces réponses dans un prochain billet.

Cabra cornudo unida ©Latrola.net, Revista digital de entretenimiento

Serait-ce une sorte de licorne ? Ou juste une chèvre qui aurait eu ses cornes fusionnées suite à une malformation génétique ?
Si vous vous demandez quels animaux ont pu inspirer le mythe de la licorne, je vous invite à aller voir les billets que j'ai déjà faits à ce sujet ici : introduction, les narvals, le rhinocéros et les autres animaux ayant inspirés le mythe de la licorne.